Véronique Duclos,
des simples aux liens

Véronique Duclos a terminé la formation ARH en 2005. Productrice de plantes, elle intervient aujourd’hui dans différentes formations, sur les thèmes de la botanique, des plantes et de la diététique. Nous lui avons demandé de nous présenter son parcours.

 

ARH : Comment êtes-vous devenue formatrice en plantes et nutrition ?

Véronique Duclos : J’ai tout d’abord étudié en STAPS, pour devenir prof de gym. J’étais déjà dans cette optique de la transmission. Mais je n’ai pas exercé, je me suis consacrée à l’éducation de mes enfants. En parallèle, je donnais des cours d’expression corporelle et d’acrobatie aux enfants du village, par le biais d’une association locale. J’ai fait cela pendant 20 ans.

Je me suis toujours intéressée aux plantes, pour moi et ma famille, sans vraiment approfondir. Je suis partie en Afrique du Sud, rendre visite à ma sœur qui vivait là-bas, et là j’étais complètement perdue au niveau botanique, j’ai  vraiment eu le sentiment de passer à côté de tout. Je me suis alors dit qu’il fallait que je me forme, que je fasse les choses sérieusement, scientifiquement. Mais pour moi, je n’envisageais pas d’en faire mon activité professionnelle. Mes enfants avaient grandi, la dernière était en 6ème, j’avais donc du temps pendant la journée. Je me suis inscrite à l’ARH, car c’était une formation sur 2 ans, avec un très bon rapport qualité-prix, par correspondance, ce qui me donnait la possibilité de « grapiller » des moments dans la journée. Mais ça n’a pas été facile, j’avais bien besoin de tous ces petits moments.

Je suis donc devenue productrice de plantes : je produisais les fleurs et j’achetais le reste à d’autres producteurs.

ARH : Qu’est-ce qui vous a poussé à en faire un métier ?

VD : Ces années de formation à l’ARH m’ont demandé un tel investissement personnel, je voulais faire les choses bien, et ce n’était pas évident à concilier avec mes autres activités et ma vie de famille. Je me suis dit : « tu ne peux pas oublier tout ce que tu as appris, il faut en faire quelque chose ». J’ai donc d’abord eu l’idée d’ouvrir une herboristerie. Mais cela impliquait d’être toute la journée enfermée, en ville, ce que je ne souhaitais pas. Faire les marchés paraissait une meilleure solution, ça donnait plus de libertés. Mais je voulais aussi pouvoir vendre les plantes que je produisais dans mon jardin ! Je suis donc devenue productrice de plantes : je produisais les fleurs et j’achetais le reste à d’autres producteurs. Et je revendais l’ensemble sur les marchés. Je propose des mélanges adaptés à la personne en face de moi : j’ai mes plantes en vrac sur le stand, et je réalise les mélanges devant elle. Au contact des clients, je ressentais le besoin de conseiller les gens sur l’alimentation ; c’est la base, je ne pouvais pas leur vendre des tisanes en sachant qu’ils se nourrissaient mal, ce n’était pas cohérent. J’ai donc suivi une nouvelle formation par correspondance en nutrition holistique.

Le CFPPA (Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole) près de chez moi ouvrait un CS (Certificat de Spécialisation) en plantes médicinales. J’ai commencé par participer aux jurys, puis j’ai enseigné la botanique, l’écologie et l’herboristerie. Aujourd’hui, la particularité de ce CS par rapport aux autres CS en plantes médicinales est d’avoir un module sur la nutrition, dont je m’occupe.
En parallèle, j’ai créé une association avec une collègue : « Des simples aux liens ». Nous œuvrons pour la reconnaissance des savoir-faire traditionnels : moi avec l’herboristerie, elle avec le feutrage de la laine. Ainsi nous proposons des stages mêlant les deux. Nous avions la même philosophie de vie, et nous nous sommes dit qu’il y avait quelque chose à faire autour de nos savoir-faire, pour ne pas qu’ils se perdent. D’autres savoir-faire sont les bienvenus dans cette association…

J’ai un atout grâce aux connaissances en diététique que j’ai acquises. Cela me permet de faire des ponts entre herboristerie et nutrition, et je me démarque des autres intervenants en botanique ou herboristerie, qui sont nombreux.

ARH : Qu’est-ce qui vous a permis de réussir dans ces activités ?

VD : J’ai énormément travaillé pour construire mes cours, proposer un ruban pédagogique cohérent. Mais ça n’a pas été si pesant, car c’est passionnel, je ne peux pas m’arrêter. Et puis j’ai réussi grâce aux opportunités qui se sont présentées. Par exemple, lorsque j’ai commencé à faire les marchés, un producteur de plantes décidait de ne plus faire le marché couvert de Clermont-Ferrand. Ou encore lorsque j’ai commencé à travailler pour la formation, la personne en charge du programme partait… Ce sont des opportunités qu’il faut savoir saisir, être là au bon moment.
J’ai un atout grâce aux connaissances en diététique que j’ai acquises. Cela me permet de faire des ponts entre herboristerie et nutrition, et je me démarque des autres intervenants en botanique ou herboristerie, qui sont nombreux. Puis dans la formation ARH, tout m’a été utile. J’ai surtout apprécié les cours de pharmacognosie, je me suis passionnée. Que l’empirisme soit corroboré par la science, c’est comme une revanche. Lorsqu’une plante est réhabilitée grâce aux connaissances scientifiques, je suis contente pour la plante !

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ARH : Selon vous, quelles orientations doit-on prendre pour réussir dans les métiers des plantes ?

VD : Il faut faire de la qualité, c’est comme ça qu’on s’en sortira. Il y a une forte demande, donc tout le monde peut trouver sa place, car qualité ne va pas avec quantité. La concurrence existe, mais tu vends ce que tu aimes, ce que tu es. Donc tu commences large, puis tu ressers tes productions, tu évolues… tu te démarques, en somme.

Des simples aux liens
Véronique Duclos
63450 LE CREST

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