Arnaud Perriquet
accompagnateur en montagne

Arnaud Perriquet a développé un intérêt pour les plantes à travers son métier d’accompagnateur en montagne sur les chemins des Hautes-Alpes et du Vercors. Au fil des randonnées, il a été amené à partager ses savoirs sur la flore avec ses groupes, ce qui l’a incité à approfondir ses connaissances, et à s’inscrire à la formation ARH-IFH.

Bonjour Arnaud, quelle formation avez-vous suivi initialement ?

J’ai fait mes études dans les Hautes-Alpes, à Briançon. J’y ai passé le diplôme d’accompagnateur en montagne, c’est un brevet d’état qui me permet d’être habilité à emmener les gens en randonnée, en montagne. J’ai voulu passer ce diplôme afin d’exercer un métier à l’extérieur, dans la nature.

Dans quelle région exercez-vous ?

J’exerce dans le Pays Diois, c’est dans le Sud du massif du Vercors, dans la vallée de la Drôme.

Et quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?

Je suis accompagnateur en montagne depuis maintenant 12 ans. Je guide des groupes en randonnée tout au long de l’année.

Sur les chemins de randonnée.

Comment vous êtes-vous intéressé aux plantes ?

Eh bien c’est vraiment au fil de mon métier d’accompagnateur en montagne que j’ai développé un fort intérêt pour les plantes. En fait, quand on est accompagnateur en montagne, forcément, on est à l’extérieur, et on est amené à échanger avec nos groupes, à leur parler de ce que l’on voit, faune ou flore, et bien souvent on parle aussi de l’histoire locale. On échange donc beaucoup sur les plantes, parce qu’on en voit beaucoup ! J’ai toujours parlé de botanique au fil de mes randonnées, c’est un sujet qui m’a passionné très tôt.

J’ai une connaissance de terrain qui est vraiment liée à mon métier : les plantes, je les vois depuis le printemps quand elles sortent, jusqu’à la fin de l’été, et jusqu’à l’automne. Et donc c’est ce métier d’accompagnateur en montagne qui m’y a amené : le fait d’être dehors, de côtoyer les plantes, et d’en parler à mes groupes.

Parce qu’il y a beaucoup de questions qui viennent des gens que vous accompagnez, par rapport à la botanique, aux plantes ?

Ils peuvent effectivement poser des questions sur toutes les plantes qu’on peut croiser, mais c’est quand même la fleur qui va être le déclencheur. La plante en soi, pas forcément, mais c’est la fleur qui attire le regard ! Quand les fleurs sont épanouies, on me pose tout de suite des questions, ça rebondit, et les gens ont souvent une anecdote, quelque chose à partager avec telle ou telle fleur.

[…] j’ai pas mal d’expérience de terrain, je suis tout le temps dehors et je vois des plantes toute l’année, donc je me suis dit qu’une formation à distance serait parfaite pour moi.

Pour quelle raison avez-vous décidé de commencer une formation sur les plantes ?

Avant d’attaquer la formation à l’ARH-IFH, j’avais déjà fait des petites formations sur des journées ou des week-end. J’ai également beaucoup consulté de livres de botanique. mais à un moment donné j’ai senti que je voulais gagner en précision, et l’idée de faire une formation a mûri dans ma tête, car cela faisait plusieurs années que j’y pensais. Et puis, comme depuis 7 ans je suis installé dans la Drôme, l’ARH-IFH n’étant pas très loin, en Ardèche de l’autre côté du Rhône, j’ai franchi le pas de m’inscrire. Et puis j’avais entendu parler de cette formation par plusieurs personnes. En plus, cette formation à distance m’intéressait car elle me permettait de continuer à travailler en parallèle. Et puis, mon métier fait que j’ai pas mal d’expérience de terrain, je suis tout le temps dehors et je vois des plantes toute l’année, donc je me suis dit qu’une formation à distance serait parfaite pour moi. Mais également des rencontres, parce que j’ai croisé plusieurs personnes qui m’en ont parlé, et en bien ! Quand j’étais dans les Hautes-Alpes, lors de ma formation d’accompagnateur, on nous proposait des petites formations, organisées entre accompagnateurs en montagne. Nathalie Sialve, qui est accompagnatrice en montagne et également enseignante à l’ARH-IFH, nous avait formé pendant une journée sur les plantes. Ça m’avait donné encore plus envie de m’inscrire à la formation.

Narcissus poeticus – Sabots de Vénus : une orchidée qui ne passe pas inaperçue ! – Orchis à deux feuilles.

Avez-vous suivi d’autres petites formations comme celle-ci avant la formation de l’ARH-IFH ?

Alors oui, on a un syndicat qui fait ça, qui nous organise des petites formations, des mises à niveau, sur des thématiques diverses. J’en avais suivi quelques-unes, des formations courtes, d’une journée. Cela permet d’avoir envie d’aller plus loin, c’est ce qui a construit petit à petit mon chemin dans la botanique.

Que vous a apporté concrètement cette formation à l’ARH-IFH par rapport à ce que vous y recherchiez ?

Je m’y suis complètement retrouvé. Cela m’a fait découvrir des domaines que je ne connaissais pas dans la botanique : La systématique (Science du classement des plantes), la Pharmacognosie (étude des substances actives présentes dans les plantes), l’utilisation correcte de Flores spécifiques. La formation est très complète et balaie vraiment toutes les facettes de la botanique.

Le Mont Aiguille.

Après cette formation, vous sentiez-vous plus aguerri ? Pouviez-vous parler plus facilement aux gens que vous accompagniez ?

Eh ben oui, parce que j’ai eu ce que j’attendais, en fait, c’est-à-dire que quand j’ai fait la formation, j’avais vraiment une envie d’être plus précis dans ce que je disais. Et le fait d’aborder toutes ces facettes, cela permet de rebondir et d’être beaucoup plus complet dans mes explications, de pouvoir relier les choses entre elles.

J’aime bien commencer une explication scientifique sur une plante puis ensuite partir dans l’imaginaire…

J’ai vu que vous vous intéressiez à l’ethno-botanique.

C’est quelque chose qui m’intéresse, parce que ce qui m’y a amené, c’est toujours ce métier d’accompagnateur en montagne. Les gens que j’emmène sont vraiment friands d’avoir l’anecdote qui va avec la plante. C’est quelque chose qui parle à tout le monde. Savoir à quoi la plante sert, ce qu’on en a fait, son lien avec l’histoire, c’est quelque chose qui plaît. Au cours d’une formation, j’ai découvert qu’il existait des contes sur le thème des plantes ou du végétal, et j’ai compris que les contes étaient un excellent moyen de raconter les plantes ! J’aime bien commencer une explication scientifique sur une plante puis ensuite partir dans l’imaginaire ou vice-versa commencer par l’imaginaire, le conte, l’histoire, et puis passer à quelque chose de plus exact, de plus scientifique. C’est le conte qui permet cela.

En route pour herboriser.

Par exemple commencer un conte où on parle d’une certaine plante et puis embrayer sur les principes actifs de cette plante, son rôle, si c’est une plante médicinale ou pas, ce genre de choses ?

Exactement. Je fais cela avec plusieurs arbres, plusieurs plantes. J’ai par exemple un conte sur le plantain, que je raconte, et ensuite j’invite le groupe à bien observer les particularités de cette plante, que l’on le surnomme « l’herbe aux cinq coutures ». Et le conte tourne justement autour de cet aspect de la plante, donc on regarde le plantain ensemble et on apprend à le reconnaître. Souvent le conte permet aussi aux gens de ne pas oublier la plante. Cela marche très bien avec les enfants : une fois qu’on leur a raconté l’histoire, ils n’oublieront jamais la plante ! Ensuite on va pouvoir dire « Tiens cette plante, elle sert aussi à stopper les saignements, on peut se faire un pansement avec en cas de piqûre de moustique ou d’ortie, ça va être apaisant. » et après on va expliquer pourquoi le plantain est apaisant, quelle substance active entre en jeu, et ces connaissances, c’est clairement quelque chose que l’école m’a apporté : je parlais déjà du plantain avant la formation, mais maintenant je sais pourquoi il a cette propriété apaisante, quelle substance il contient.

Lavande fine dans le Sud Vercors – La riche végétation de l’étage montagnard, avec la Gentiane jaune.

C’est très intéressant. Pouvez-vous me présenter votre activité aujourd’hui ? comment ça se passe concrètement ? À quel public vous adressez-vous ?

J’ai vraiment toutes sortes de publics, très différents, la majorité ce sont des familles, des parents et leurs enfants. J’ai aussi souvent affaire à des classes de neige en hiver, ou des classes vertes au printemps. Avec les enfants, on est vraiment sur de l’animation « nature ». On va beaucoup pouvoir parler de plantes.

Comment communiquez-vous pour la promotion de votre activité, pour les dates de stages ?

Je fonctionne avec une petite agence qui s’appelle Vercors Escapade qui porte mes séjours et me permet d’avoir une certaine visibilité. Ensuite, il y a un petit peu de bouche-à-oreille.  Après ma formation à l’ARH-IFH, et les connaissances acquises, j’ai envie de lancer une nouvelle activité : Je vais développer des séjours spécifiques « Rando et Botanique » où, au fil de belles randonnées dans le Vercors,  nous irons voir (loupe à la main) les espèces végétales dans leur milieu, nous apprendrons à les déterminer et nous aborderons leurs usages éventuels. Durant ces stages une large place sera faite à la botanique avec des apports techniques permettant aux personnes d’acquérir une autonomie dans l’identifications des plantes (apprentissage des termes botaniques, se familiariser avec les familles de plantes, utilisation de flores spécifiques…) Cela n’empêchera pas d’y ajouter un petit peu d’imaginaire, de l’ethno-botanique, des histoires, des contes…

Immortelles – Chardon laiteux
Quand on est dans la vallée de la Drôme, on a des espèces méditerranéennes, comme le chêne vert, et puis très vite, sur les hauts plateaux, les espèces plus montagnardes.

Combien de temps durent ces randonnées ?

Je lance un premier séjour d’un format de 3 jours : 3 randonnées, pour voir différents milieux et différentes altitudes, et pour pouvoir observer le maximum d’espèces. Il y a de quoi faire dans ma région ! le Sud Vercors est un super endroit, on a des influences méditerranéennes et océaniques et puis un climat montagnard aussi, quand on monte sur les hauts plateaux du Vercors et après avoir marché juste quelques kilomètres on peut découvrir déjà une flore très différente. Quand on est dans la vallée de la Drôme, on a des espèces méditerranéennes, comme le chêne vert, et puis très vite, sur les hauts plateaux, les espèces plus montagnardes.

Gentianes.

Voyez-vous un potentiel d’activités important autour des plantes ?

Je pense que oui. Je le perçois parce qu’on sent un retour à des choses plus naturelles, on le voit en termes de médecine, de plus en plus de gens se tournent vers une médecine plus naturelle, plus douce, et le grand public s’intéresse à ces questions. Il y a un retour à la nature, je l’ai senti après le confinement en 2020. De plus en plus de gens vont dans la nature, et ne connaissant pas forcément tous ces aspects des plantes qu’ils découvrent, ils ont envie d’en savoir plus. Les gens sont très réceptifs : quand on s’arrête, quand je leur raconte quelque chose sur une plante ou sur autre chose, je m’aperçois que les groupes sont très demandeurs en fait. Et puis ils rebondissent, la conversation s’engage immédiatement. Parfois, quelqu’un a une petite anecdote sur ce qu’on vient de raconter, on échange, on discute. Donc oui, il y a une envie du grand public en tout cas, d’acquérir ces connaissances, et d’en savoir plus. Oui, ces métiers autour des plantes ont de l’avenir.

J’ai un autre projet, j’aimerais proposer quelque chose à Die, la petite ville près de chez moi, un cursus de formation avec plusieurs modules sur une année. En automne sur les arbres avec les fruits, les fruits rouges, apprendre à les déterminer, ce qu’on peut en faire, et en hiver des choses plus théoriques : l’identification des familles, apprendre à classer les plantes quand c’est calme dehors, puis au printemps, refaire des sorties pour aller identifier, avec des thématiques, comme par exemple les plantes médicinales. Les gens pourraient s’inscrire à tous les modules ou à un seul.

Merci beaucoup Arnaud, nous vous souhaitons bonne chance !

Une chronique « Nature » rédigée par Arnaud Perriquet, sur le site Vercors-Escapade.

Arnaud Perriquet
Accompagnateur en montagne

‭06 84 80 45 67‬

Stage de randonnée botanique dans le Vercors Sud 
du 6 au 9 juin 2025

Séjour axé sur la botanique. 

Les randonnées proposées ne sont pas sportives mais donnent accès à une flore très diversifiée in situ. Un minimum de condition physique est nécessaire pour cheminer environ 4h par jour sur des sentiers de montagne. 

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